Un double assassinat, dit le Moniteur du Puy-de-Dôme, vient d'être perpétré près la gare de Confolens, commune de Beauzac, dans les circonstances suivantes:
Le 23 du courant, sur les onze heures du soir, les nommés CATINAT, Sylvain, âgé de vingt-huit ans, et DESASSURE, Sylvain, âgé de quarante-huit ans, né à Baunat (Creuse), maçons, employés aux chemins de fer, regagnaient paisiblement la pension tenue par le sieur NAVETTE, Jean, propriétaire au dit lieu de Confolens, lorsqu'ils se virent assaillis à l'improviste, sur la route, par un individu qu'ils eurent le temps de reconnaître pour le nommé BARDEL, Claude, ouvrier mineur, né aux Villettes (Haute-Loire), travaillant comme eux à la gare de Confolens.
CATINAT, atteint à l'aine gauche d'une blessure large et profonde, a du succomber presque instantanément.
Quant à DESASSURE, grièvement atteint au poignet droit et bien qu'ayant reçu à la tête trois autres blessures, il dut à sa seule précipitation de sa fuite de ne pas partager le sort de son malheureux compagnon.
Parvenu à sa pension, le blessé, soit perte de sang, soit saisissement, est tombé sans connaissance et n'est sorti de cet évanouissement qu'au bout d'une demi-heure.
Arrêté dans la matinée du 23 par la gendarmerie de Monistrol, qui a trouvé en sa possession, rangé dans une caisse, le couteau encore ensanglanté dont il s'était servi pour frapper ses victimes, BARDEL, loin de chercher à nier les faits, prétend n'avoir fait usage de son arme que pour défendre sa vie menacée par les deux individus en question.
Cette version est de tout point contradictoire avec les déclarations de DESASSURE, dont les jours sont hors de danger.
La justice informe
Sylvain CATINAT, maçon, né en 1843, à Champsanglard (Creuse), fils de Pierre et de défunte Marie Thérèse RIVIÈRE, est décédé à Confolent, commune de Beauzac (Haute-Loire), le 22 novembre 1863.
Pierre CATINAT, né à Champsanglard, le 23 avril 1803, maçon, fils de Jacques, âgé de 60 ans, cultivateur, et de Léonarde VILLAINE, âgée de 40 ans, s'est marié à Champsanglard, le 14 février 1828, avec Marie RIVIÈRE, née à Bonnat (Creuse), le 7 nivôse de l'an 10, fille de Sylvain, âgé de 50 ans, cultivateur, et de Marie PAQUET[?] âgée de 50 ans.
Jacques CATINAT, cultivateur, , fils de défunt Sylvain, et de Jeanne CAMUS, veuf de Catherine ALELY, s’est marié à Champsanglard, le 14 nivôse de l’an 5, avec Léonarde VILAINNE, fille d’Antoine, maçon, et de Françoise ROUSSELLET.