Aujourd'hui, c'est dimanche, et c'est sûr, je devrais être à la pêche, en train de faire la grasse matinée ou tondre mon gazon pour réveiller mon voisin. Et bien non, je compulse frénétiquement le monde merveilleux d'Internet à la recherche de la moindre petite information me servant dans mes élucubrations de faits divers du dix-neuvième siècle.
Et le dimanche, le web est grandement ouvert ; j'ai rarement vu, jamais, des sites web annonçant "Aujourd'hui dimanche, nous sommes fermés, ouverture demain à partir de 9h". Par contre des sites en panne, ne fonctionnant plus, répondant n'importe quoi, ça existe. Et je ne peux m'empêcher de penser que le stagiaire, le petit-fils du patron ou l'employé peu au courant, ont mis le doigt là où il ne fallait pas avant de partir en week-end mérité.
Et je me retrouve avec un Géoportail m'annonçant fièrement que le délai d'attente est dépassé, qu'il me faut vérifier des dizaines de configurations, relancer ma machine, et pourquoi ne chanterai-je pas la Marseillaise en espérant que cela me décoince ? J'ai eu l'occasion d'en faire part grâce aux merveilleux "Aide", "Questions" et autres fariboles qui vous permettent de communiquer avec les gentils organisateurs de vos recherches : en clair je suis un abruti qui ne sait pas se servir de sa bécane. Je ne leur communique plus rien et j'attends que le petit-fils du gestionnaire se fasse engueuler parce qu'il a appuyé sur le mauvais bouton vendredi à 15h en fermant la boutique IRL. Retour à Google Map qui est moche et illisible, me donnant des céphalées répétitives. Eux par contre ne ferment pas leur magasin !
Dont acte :
Une erreur est survenue pendant une connexion à www.geoportail.gouv.fr.
Le site est peut-être temporairement indisponible ou surchargé. Réessayez plus tard ;
Si vous n’arrivez à naviguer sur aucun site, vérifiez la connexion au réseau de votre ordinateur ;
Si votre ordinateur ou votre réseau est protégé par un pare-feu ou un proxy, assurez-vous que Firefox est autorisé à accéder au Web.
Sans rien toucher, lundi tout rentrera dans l'ordre quand, après le café et les croissants du matin, l'ingénieur système appellera son chef programmeur qui demandera au stagiaire de modifier la ligne 25487 qui est en erreur depuis vendredi 16h30.
Et rebelote avec Gallica et la consultation du journal le "Constitutionnel" de 1868. Vous me direz qu'est ce qu'on peut bien avoir à faire du Constitutionnel de 1868 un dimanche ? J'avoue, oui, comme dit plus haut, je devrais être à la pêche ... mais bon quand on propose son échoppe à l'ouverture le week-end, faut que ça fonctionne ! Non, non ! En plus l'explication mérite le détour :
État HTTP 410 – Gone
Type Rapport d''état
message Cette ressource a été supprimée.
description La ressource demandée n''est pas disponible, et aucune addresse de rebond (forwarding) n''est connue.
Je veux bien que Gallica supprime la consultation du journal, mais c'est un peu brutal comme méthode ! J'ai bien tenté d'écrire aux auteurs, mais je pense que mon courrier sera lu lundi et que la réponse viendra en même temps que le rétablissement des bons liens.
Cela révèle cette grande différence entre un monde "réel" et un monde "virtuel". Si le virtuel a besoin du réel pour vivre et se montrer, il n'est pas encore en mesure de s'auto-corriger. Faire croire que cette disponibilité virtuelle est permanente est faux, le grain de sable le prouve et la machine s'arrête de fournir des données parce que l'humain est en repos, ce qu'il mérite d'ailleurs sans doute. La surveillance informatique devrait être faite 24h sur 24h ; mais qui est en mesure de mettre cela en place dans des petites structures ? Qui va embaucher une dizaine de personnes pour ne faire que surveiller le bon fonctionnement d'un site web ? Personne, à l'exception des gros, très gros. Rapplez-vous du petit train d'interlude à la télévision, il n'est pas si loin de ces pannes technologiques de nos jours : cela ne marche pas, on cherche la solution et si on ne trouve pas tout de suite, on vous propose de revenir dans trois ou quatre jours, voire plusieurs mois comme certains services d'archives nous l'ont proposé ces derniers temps.
J'aime notre monde moderne, sa richesse d'absurdités est phénoménale et, à première vue, inépuisable.