Les pèlerinages généalogiques sont nombreux, variés, et adaptés au travail des généalogistes, localement, voire nationalement. Si partir sur les terres de ses ancêtres ou retrouver les champs de batailles de l'aïeul mort pour la France en 1917 font partie des plus connus, le salon généalogique est aussi un de ces grands moments dans la vie du traqueur d'ancêtres.
J'ai eu l'occasion d'en pratiquer quelques uns et en fréquente un, régulièrement et annuellement ; certes je n'y passe pas plus d'une heure, mais c'est un petit instant de prise de température. Cette année, exceptionnellement, j'avais un couple de lozériens à retrouver, j'ai eu beau arpenter les allées et interroger les associations présentes, aucune n'a pu répondre à mon attente. Mon couple reste toujours caché, et bien caché !
Le salon généalogique c'est la présence d'un grand nombre d'acteurs autour d'une passion commune. On y retrouve pêle-mêle associations, généalogistes, libraires, inventeurs, parfois même, mais pas dans mon cas, une ou deux administrations. Et tout ce petit monde de vanter ses produits et son addiction à une discipline grandement partagée en France.
Le tout est somme toute un peu tristounet et l'allure des stands, en général, n'est pas d'une grande tenue. Tout le monde est assis derrière une table, le nez souvent plongé dans un ordinateur, dans l'attente du chaland. Cela me change des salons dans d'autres disciplines que j'ai fréquentés et animés dans mes années passées : il fallait aller chercher le client.
Les associations présentent leurs nombreux cahiers de relevés d'actes, proposent de fouiller dans leurs bases de données et exposent un ou deux arbres généalogiques ; peu d'informations visuelles sur l'association, les lieux de réunion, les contenus de formation, l'aide à la réalisation et la conception d'un document généalogique. Les généalogistes font une timide percée, pratiquement absents dans les dernières années, on commence à voir le bout de leur nez, mais il s'agit bien du bout ; les stands sont pauvres et peu professionnels, il manque du visuel, du stand parapluie, du roll-up, de la banque de discussion, les compétences sont bel et bien là par contre. En parallèle, les libraires et inventeurs de tout poil attirent un peu plus le regard et apportent dans des domaines très précis une touche personnelle.
J'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir mon dernier salon généalogique, je crois y avoir même consacré un peu plus d'une heure. J'ai rencontré quelques connaissances, pris de leurs nouvelles, essayé de trouver des actes, vainement mais toujours avec beaucoup de courtoisie et de dévouement de la part de ceux que j'ai interrogé, discuté avec des chercheurs considérant que c'était mieux avant, et d'autres qui sont fanas des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Par contre, mais mon temps de présence était fort court, je n'ai pas vu de débutants, de jeunots, de ces gens qui viennent dans un salon afin de commencer une activité qui les titille depuis quelques temps. Lorsque l'on pénètre dans un salon de généalogie, il faut posséder les clés de ce dernier : savoir ce qu'il contient, où aller et comment se diriger. Le quidam ne vient pas, il ira à la Foire Exposition, même s'il n'a rien à acheter, il ne viendra pas au salon de la généalogie s'il n'a pas des connaissances préalables.
Trop techniques alors les salons ? Peut-être, mais ne conviennent-ils pas ainsi ? Sont-ils destinés à un grand public ou à un public averti ? Devraient-ils répondre aux attentes de tous ? Les organisateurs font ce qu'ils peuvent, dans l'optique qu'ils se sont fixés.
La généalogie avance à grands pas que les regroupements qu'elle suscite n'arrivent pas toujours à suivre ou à développer.