Les métiers et leur histoire
Par A. Parmentier - Paris Librairie Armand Colin - 1908
A bien des égards on recommandera au généalogiste, mais aussi au curieux de la vie de nos ancêtres, de posséder quelqu'ouvrage sur la description des métiers de nos aïeux. Anciens, contemporains, nouveaux, ces métiers fluctuent, apparaissent, vivent, disparaissent au rythme des ans. En retrouver quelques uns au fil de ces pages est un vrai bonheur, on y apprend une foule de petites choses, des détails sur la transformation de la profession, ses origines.
Le livre traite des boulangers, des bouchers, des pâtissiers et confiseurs, des épiciers, des maçons et des tailleurs de pierre, des tisserands, des drapiers, des tailleurs et des couturières, des cordonniers et des savetiers, des barbiers, perruquier et baigneurs, des maréchaux-ferrants, des chaudronniers et des ferblantiers, des armuriers, des orfèvres, des merciers, des imprimeurs, des libraires, des chirurgiens, des apothicaires, des changeurs, des peintres.
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Extrait apéritif
Les épiciers :
Le mot épices, au moyen âge, désignait des produits rares venus d'Orient, tels que le sucre, le poivre, la cannelle, le gingembre, le clou de girofle, etc,; il désignait aussi les dragées, les confitures, les fruits confits, etc. Ces produits étaient fort recherchés, parce qu'on leur attribuait toutes sortes de vertus médicales; en particulier, on les servait à la fin du repas pour réveiller l'appétit ou stimuler la digestion.
On appelait épiciers ceux qui vendaient ces produits, et, comme ces friandises servaient autant de remèdes que de condiments, les épiciers furent longtemps associés aux apothicaires; apothicaires et épiciers ne formaient qu'une corporation. Les membres de cette communauté ne vendaient qu'en gros; d'où le nom de grocery encore appliqué en Angleterre à ce commerce.
En réalité, l'épicier de ce temps-là, au sens où nous entendons le plus souvent ce mot aujourd'hui, c'était le regrattier. Chez lui, on trouvait en effet «du pain, du sel, des oeufs, du fromage, des légumes, du poisson de mer, de la volaille et du gibier; des oignons, des aulx et des échalottes j des fruits, poires, pommes, raisin, dattes, figues; des épices, cumin, poivre, réglisse, cannelle, etc.» Vous remarquerez que dans cette énumération ne figure pas le sucre; c'était en effet une denrée trop coûteuse pour le pauvre client du regrattier. En résumé, le regrattier était le détaillant; l'épicier, le marchand de gros.
Un livre à posséder, à découvrir page après page ou à parcourir de temps en temps au gré de son envie et humeur du moment !