Lou tresor dóu felibrige ou dictionnaire Provençal-Français embrassant les divers dialectes de la langue d'Oc moderne.
par Frédéric MISTRAL
Édition 1979
Culture provençale et méridionale - Marcel PETIT - Place de l'Église - 13200 Raphèle-lès-Arles
La langue d'Oc, parlée au sud de la France, alors que la langue d'Oil était utilisée dans le nord du pays, comporte, encore aujourd'hui, un grand nombre de dialectes très locaux, de déformations régionales propres à en faire une difficulté de communication, une entrave à un grand nombre d'oeuvres littéraires. Si le félibrige a su maintenir et faire connaître ce fleuron de la culture française de l'Atlantique à la Méditerranée, c'est bien à un de ses membres fondateurs que l'on doit cet immense travail qu'est le dictionnaire Provençal-Français. Standardisant en quelque sorte les différents vocables il permet de retrouver, de se retrouver au sein des multiples prononciations et variantes.
Outil facilitant bien entendu la traduction de textes en Provençal, il est un outil dont je me sers régulièrement en onomastie afin de déterminer une origine ou de comprendre la signification d'un nom de famille, d'un lieu.
Les deux volumes de cette oeuvre sont vraiment à posséder et doivent figurer dans toute bonne bibliothèque de généalogiste qui se respecte ; ils le dépanneront régulièrement.
L'avant-propos cite MISTRAL qui s'exprime ainsi en 1877 :
"Uno lengo, lou sabès, n'es pas l'obro fatisso d'un ome o de plusiour, nimai d'uno acadèmi, ni d'un regime quint que siegue. Uno lengo, me semblo, es quaucarèn d'aguste e de meravihous, car es lou recatadou d'aquelo lumiero auto qu'an apela lou Verbe."
Pierre ROLLET, auteur de cet avant-propos conclue ainsi :
"On ne peut affirmer avec plus de force le caractère sacré d'une langue et son droit imprescriptible au respect, car le respect de la langue n'est en définitive rien d'autre que celui de nos pères et de nous-mêmes.
Aussi quand nous voyons notre langue négligée, méprisée ou combattue, nous pensons avec juste raison que les crimes contre l'esprit ne sont pas moins haïssables que les autres, et plus peut-être, car les individus peuvent se remplacer, les groupes humains se reformer, les monuments se restaurer, mais les langues mortes ne ressuscitent pas."
Ne résistons pas au plaisir de découvrir la généalogie dans le dictionnaire, même si, à mon avis, il souffle sur la définition de la science généalogique un vent de clocher proche.
Volume 2 - p 44
GENEALOUGI, GENEALOUGIC (g. l.), ICO (cat. genealogich, esp. port. it. genealogico), adj. Généalogique.
Aubre genealougi, arbre généalogique. R. genealougìo.
GENEALOUGÌO, GENEALOUGIÉ (m.), (rom. genologia, cat. esp. port. it. genealogie), s.f. Généalogie, v. lignado.
Soun obro es un travai de genealougìo.
C. DE VILLENEUVE.
La science généalogique a été fondée en France par le marseillais Pierre d'Hozier.
GENEALOUGISTO (cat. esp. port. it. genealogista), s. m. Généalogiste.