Dimanche dernier, vers six heures du soir, dit le Moniteur du Puy-de-Dôme, un assassinat a été commis au village de Romagnat. Voici dans quelles circonstances. Dans un cabaret assez mal famé, une femme venait de chanter, et un jeune homme âgé de vingt-trois ans, le nommé GAUTIER, réclamait du silence afin de se faire entendre à son tour, lorsqu'un repris de justice du nom de CHABERT l'apostropha en lui disant qu'il était incapable de le faire taire, et que, du reste, s'il avait du coeur, il sortirait de suite avec lui. Tous deux quittèrent en effet la maison dans laquelle ils se trouvaient, mais à peine GAUTIER en avait-il franchi le seuil qu'il reçut dans l'aine un vigoureux coup de couteau de son compagnon.
GAUTIER était blessé mortellement; il succombait le lendemain matin, après avoir été interrogé par M. le procureur impérial et M. le juge d'instruction de Clermont-Ferrand, qui s'étaient aussitôt rendus sur les lieux. Arrêté après son crime, et déposé à la mairie de Romagnat, CHABERT était parvenu à s'échapper; mais il s'est depuis constitué prisonnier entre les mains de M. le procureur impérial de notre ville.
François GAUTHIER, âgé de vingt-cinq ans, cultivateur à Romagnat (Puy-de-Dôme), fils de François, 67 ans, cultivateur, et de défunte Marie BARTHOMEUF, est décédé à Romagnat, le 7 décembre 1863.
François GAUTHIER, né le 25 mai 1810, s'est marié le 11 octobre 1831, à Romagnat, avec Marie BARTHOMEUF, née à Romagnat, le 11 septembre 1813, fille de Claude, décédé à Romagnat le 21 janvier 1831, et d’Anne OLLIER, décédée à Romagnat le 15 mars 1831.