On lit dans le Courrier de Saint-Etienne :
La population de notre ville a été douloureusement impressionnée hier, à la nouvelle d'un crime commis dans la journée à Méons, et entouré de circonstances odieuses.
Un ouvrier mineur, le nommé SAURET (Honoré), âgé de vingt-cinq ans environ et originaire de la Haute-Loire, avait été renvoyé du puits du Bessard où il travaillait, et il en avait, dit-on, gardé une vive rancune à M. CHAUVET (Antoine), entrepreneur des travaux du puits.
Hier, vers deux heures, au moment où ce dernier déjeunait tranquillement, assis devant la porte de la machine, SAURET, sans doute excité par quelques verres de vin, se serait, d'après ce qu'on nous raconte, dirigé du côté de M. CHAUVET, l'aurait provoqué par de grossières injures, et en serait arrivé à des menaces sérieuses. L'entrepreneur se serait alors levé, et aurait engagé le mineur à le laisser tranquille ; mais à ce moment même, SAURET s'élança sur lui et lui porta un violent coup de couteau. Atteint dans l'aine gauche, CHAUVET s'affaissa sur lui-même.
On s'empressa de lui porter secours, un médecin fut appelé, mais la blessure était mortelle, car, cinq minutes après, CHAUVET expirait sans avoir pu proférer un seul mot. Cette scène de meurtre avait duré si peu de temps que le machiniste et le receveur du puits, occupés tout près de là, n'avaient pas même eu le temps d'intervenir.
Arrêté environ une demi-heure après, à l'endroit même où le crime avait eu lieu, l'assassin a été amené à Saint-Etienne, après quoi il a dû être reconduit à Méons pour être confronté avec la victime.
Le sieur CHAUVET domicilié à la Baraillière, était marié et père de cinq enfants.
Antoine CHOVET, âgé de 38 ans, entrepreneur aux mines, à la Baraillère, époux d'Antoinette VIALLON, est décédé le 3 août 1863, à Saint-Etienne (Loire), au puits du Bessat au Soleil.
Antoine CHAUVET, ouvrier aux mines, domicilié à Saint-Genis-Terrenoire (Loire), né à Saint-Julien-en-Jarez (Loire), le 7 février 1823, fils de Claude, décédé à Saint-Chamond (Loire), le 31 juillet 1823, et de Françoise FOUGEDOIRE, décédée à Saint-Julien-en-Jarez, le 31 décembre 1844, s'est marié à Saint-Genis-Terrenoire, le 7 janvier 1847, avec Antoinette VIALLON, lingère, née à Rive-de-Gier (Loire), le 7 septembre 1827, fille de Jean Louis, mineur, et de Maire BOIRON, tous habitant Rive-de-Gier.
Claude CHOVET, passementier, âgé de 23 ans, fils de Jean Pierre, décédé à Saint-Julien-en-Jarez et de Gabrielle PRÉNAT, couturière, s'est marié à Saint-Chamond, le 12 octobre 1808, avec Françoise FOUGEDOIRE, passementière, âgée de 18 ans, fille de Jean Marie, chapelier, au Chambon (Loire) depuis environ trois mois, et de Marie Anne GUILLOT.