Nous lisons dans le Sémaphore de Marseille, du 23 :
"Hier à Aix, l'auteur du triple assassinat de Fos a été exécuté à neuf heures sur la place des Prêcheurs. Lorsque le greffier de la cour est venu annoncer au condamné que sa dernière heure était venue, RAMON a reçu cette terrible nouvelle avec résignation. Après la messe, qu'il a entendue dans un état presque complet d'anéantissement, et pendant laquelle il a communié, les exécuteurs ont procédé à la fatale toilette.
"A neuf heures moins un quart, le lugubre cortège s'est mis en route ; le condamné était assisté par M. l'abbé MORIN, aumônier des prisons, et escorté d'un piquet de gendarmerie. Arrivé au pied de l'échafaud, RAMON a reçu une dernière fois l'absolution du digne ecclésiastique qui l'a embrassé les larmes aux yeux avant de le livrer aux exécuteurs de la loi. RAMON était tombé dans un état complet de prostration ; son courage avait défailli et les exécuteurs ont été presque obligés de la porter pour lui faire gravir les marches de l'échafaud. Quelques minutes après, la justice humaine était satisfaite.
"Une affluence considérable assistait à cette exécution, et, dès la veille, la foule, qui était accourue des localités environnantes, n'a cessé de stationner aux abords de la place. Les troupes de la garnison bordaient la haie.
"On annonce d'autre part, que le malheureux Alexis, le cordonnier de Fos, qui a failli devenir la quatrième victime de RAMON lors de la perpétration de son crime, et qui en a été le seul témoin, est mort, avant-hier, conduit à la tombe par les émotions de cette triste affaire.
Jean RAMONS ou RAYMOND, journalier, âgé de 31 ans, natif (vraisemblablement) de Torrejoncillo (Estrémadure - Espagne), fils d'Antoine, et de Vincente DIA, est décédé le 22 janvier 1863, place Peyrec à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
Léger BOUTIN, dit Alexis, célibataire, cordonnier à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), né à Menet (Cantal), le 3 juin 1821, fils d'Antoine, garde particulier, et de Jeanne MIOLANE, tous les deux décédés à Marmanhac (Cantal), est décédé le 18 janvier 1863, quartier de la Baisse à Fos-sur-Mer. C'est Léger MIOLANE, père de Jeanne qui déclare la naissance de Léger BOUTIN, le père, Antoine BOUTIN, est dit exerçant la profession de marchand colporteur dans le département du Lot-et-Garonne.
Antoine BOUTIN, âgé de 30 ans, cultivateur à Menet, fils de Jean, et de défunte Gabrielle BANCHAREL, s'est marié à Menet, le 3 juillet 1817, avec Jeanne MIOLANE, âgée de 19 ans, fille de Léger, tailleur d'habits, et de Marie RABOISSON.
Antoine BOUTIN, âgé de 75 ans, veuf de Jeanne MIOLANE, limonadier, est décédé le 30 décembre 1861, à Marmanhac, dans sa maison d'habitation.
Jeanne MIOLANE, âgée de 60 ans, épouse d'Antoine BOUTIN, est décédée le 24 novembre 1858 à Marmanhac, dans sa maison d'habitation.