On lit dans le Publicateur des Côtes-du-Nord :
Un crime affreux vient d'être commis dans la commune de Louargat, dans la nuit du dimanche au lundi de Pâques. Voici les circonstances dans lesquelles il aurait eu lieu.
Marie-Josèphe COUPIN, née à Louargat, avait épousé, il y a seize mois, le nommé MAZÉOT (Ollivier-Marie), employé comme ouvrier au chemin de fer et demeurant chez son père, au village de Crec'h-le-Froc, en la commune de Ploumagouar. A la suite de leur mariage, ils habitèrent Guingamp. Mais la mésintelligence s'étant mise entre les époux, ils durent se séparer volontairement.
Samedi, 4 de ce mois, la femme MAZÉOT alla à Guingamp ; elle parla à son mari, qui lui dit qu'il irait la voir à Louargat pendant les fêtes de Pâques.
Dimanche, en effet, MAZÉOT, sans rien dire à ses parents, quitta sa demeure pour se rendre à celle de sa femme, à Louargat, bourg situé à environ 12 kilomètres de celui de Ploumagouar. Il y arriva avant minuit. Il ouvrit lui-même la porte, dit bonsoir à sa femme, qui lui répondit qu'il lui avait fait peur. Il alluma du feu et s'assit sur un banc d'osier, auprès du lit de sa femme.
Marie-Josèphe COUPIN lui fit observer qu'il venait bien tard. - C'est, répondit-il, parce que vous m'avez dit de venir à cette heure-là. Ensuite, dit-il, elle lui demanda de l'argent. Sur son refus, elle dut lui faire une menace. - Alors, dit MAZÉOT, je la pris par le haut de la tête, que je lui inclinai en arrière, et je lui enfonçai mon couteau dans la gorge, avec l'intention bien arrêtée de la tuer. Elle était alors assise sur le lit, et ne proféra aucune parole que lorsqu'elle sentit l'effet du couteau, et me dit de lui pardonner.
Avant de commettre ce crime, MAZÉOT eut toutefois la précaution de retirer son enfant, âgé de six mois, qui était sur le devant du lit, et de le mettre derrière sa mère, près du mur.
Croyant sa femme morte, il est parti pour revenir chez ses parents, vers une heure du matin, sans avoir été aperçu de personne.
On ne sait si la femme MAZÉOT a expiré peu après la perpétration du crime ou quelques heures plus tard. C'est une de ses cousines qui, en passant près de la porte de la maison, ayant entendu l'enfant pleurer, y est entrée et a aperçu son cadavre gisant au milieu d'une mare de sang.
Le couteau qui a servi d'instrument au crime a été trouvé encore tout ensanglanté dans la poche de MAZÉOT ; les effets de celui-ci étaient également tachés de sang.
Marie-Joseph COUPIN, filandière, âgée de 24 ans, née à Louargat (Côtes-d'Armor), fille des défunts François et Marie Joseph LE VOËS, épouse d'Ollivier MAZIOT, est décédée à Louargat, le 5 avril 1963.
François COUPIN, né à Pédernec (Côtes-du-Nord), le 19 brumaire de l'an 14, tailleur demeurant à Louargat, fils de défunt François, et de Julienne ROBIN, filandière, s'est marié le 8 février 1828, à Louargat, avec Marie Josephe Sébastienne VOËS, née à Louargat, le 13 ventôse de l'an 8, fille de défunt Pierre, et de Marie MOISAN, filandière.
François COUPIN, né à Saint-Laurent (Côtes-d'Armor), le 29 octobre 1784, tailleur demeurant à Pédernec, fils de Jean, âgé de 55 ans, cultivateur à Pédernec, et de Suzanne HAMON, s'est marié le 15 pluviôse de l'an 13, à Pédernec, avec Julienne ROBIN, née à Louargat, le 19 décembre 1775, fille des défunts François, et Anne BERRANGOUZOUE.