Ce n'est pas vers la musique ni la motorisation de nos véhicules que ce texte va nous entraîner, mais plutôt vers une sectorisation de la généalogie. Rien d'indispensable toutefois, mais pouvant éventuellement servir de repères aux généalogistes cherchant à mieux cerner les possibilités de recherche et les situations temporelles. Avoir en tête ces grandes époques peut favoriser la recherche en associant tel ou tel type de document à telle ou telle de ces périodes. La progression en difficulté pour trouver des documents ainsi que la formation du généalogiste fait aussi partie de cette linéarité ; n'oublions toutefois pas que chaque cas est un cas particulier et que nous aurons plus de facilité parfois à trouver des informations dans un quatrième temps que dans le premier, c'est l'ensemble des documents disponibles qui détermine cette progression. Commençons donc, et interrogeons-nous ... d'une manière générale.
Premier temps
Tout ce qui concerne les proches, c'est le début, la famille. Période à la longueur variable selon les individus et les documents disponibles, mais généralement se situant facilement de la période contemporaine au début du 20ème siècle. Période parfois difficile à appréhender parce que, même si l'on connaît certains de ses ancêtres, on n'est pas forcément en possession des pièces prouvant les filiations. On trouvera quantité de documents disponibles, tant dans les familles que dans les institutions nationales. C'est aussi bien une récolte de témoignages oraux que de rencontres sur Facebook ou de quêtes du grand-père ayant fait une des deux Guerres Mondiales. État-Civil, livrets de famille ou militaire, photos et diplômes, listes électorales, recensements sont quelques unes des pistes les plus utilisées. La recherche des descendants proches, des cousins plus ou moins éloignés est une partie du travail à effectuer pendant ce moment.
Deuxième temps
Cette période se situe entre tout ce que vous avez pu trouver dans la famille, les maisons, jusqu'à la Révolution française. La date butoir de la Révolution correspond au repère de la création de l'état-civil, le 20 septembre 1792. Cette époque est fort riche en documents, parfois plus compliqués à trouver que pour la précédente mais grandement mis à disposition, et de plus en plus, sur Internet. Vous ferez peut-être là vos premiers pas dans les archives d'un département, croiserez vos premières tables décennales, vos premiers contrats de mariage, le registre matricule du grand-père. Toutes ces informations devraient ainsi vous permettre de retracer des vies, des instants, des biens et des lieux qui, pour certains, n'existent même plus. Il sera important de jeter un oeil aux différents instruments de recherche que proposent les Archives Départementales, ils vous orienteront dans vos investigations. Vous aurez sur cette période vraiment de quoi étoffer un arbre généalogique qui ne saurait plus supporter n'être qu'une longue, monotone et pénible liste de personnages.
Troisième temps
De la Révolution française au 15 ou 16ème siècle, le temps des notaires et des registres d'imposition, des registres paroissiaux aux innombrables variantes selon le préposé aux écritures. On trouve moins de tables dans ces derniers, moins de listes, il va falloir parfois tourner des centaines de pages avant de trouver le Graal, l'Acte que l'on cherche depuis des années ! Du côté des notaires on s'y retrouvera plus souvent et plus rapidement, les tables font partie de l'éducation et de la formation au métier, et les écritures, quoique parfois difficiles à lire (premiers véritables pas dans le domaine de la paléographie), structurées et répétitives. Outre ces grands domaines de recherche, on s'intéressera aussi à tout ce qui a pu concerner les individus dans leur vie quotidienne : tribunaux, livres de raison, papiers des grandes familles ainsi que tous les ouvrages consacrés à l'étude plus particulière d'un lieu ou d'une famille ; les bibliothèques, virtuelles ou bien matérielles, favoriseront cette démarche
Quatrième temps
Pour nos paysans, plus grand chose, c'est le temps de la noblesse, des bourgeois et des ecclésiastiques, ceux qui rédigeaient leurs journaux ou faisaient partie de l'Histoire locale, voire nationale. Une période où les difficultés côtoient les faux, les allégations faciles, les interprétations multiples. Il va être de plus en plus dur en avançant dans les siècles de consulter des documents originaux. La rareté, la fragilité de ces derniers et donc leur non communicabilité, sont des freins à nos explorations qu'il nous faudra donc orienter vers d'autres chemins. Pour ce qui est des grandes familles, de la noblesse, je ne saurai que trop conseiller les différents ouvrages traitant de ces domaines, qu'ils soient études de familles, nobiliaires, armoriaux, livres de raison et monographies aussi nombreuses que diverses. Pour essayer de pêcher quelques informations sur nos paysans, en sus de ceux déjà cités ci-dessus, je suis assez enclin à lire les études que les sociétés historiques, de sciences, d'arts etc. de chaque département ont réalisées au cours des siècles. Un lieu plus qu'intéressant pour tout cela : Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de France.